2 février 2017
Alerte Client | EU | UK | Services Financiers
A la suite du vote Brexit, l'avenir des services financiers au Royaume-Uni semble très incertain. Les commentateurs britanniques sont pessimistes en ce qui concerne la capacité de la City à conserver sa position en tant que centre financier international à l'extérieur de l'Union Européenne, et de nombreux autres États membres de l'UE savourent la perspective d'attirer des banques et d’autres établissements financiers dans les centres financiers d’Europe continentale comme Francfort, Milan et Paris. Or, comme le Parlement britannique continue à débattre de la législation qui permettrait au Premier Ministre d’engager le processus de sortie de l'UE, des signes montrent que les deux parties commencent à revoir leur position.
Selon The Guardian hier, il a été pris connaissance d’une copie d’un rapport de l’Econ intitulé "L’impact du retrait du Royaume-Uni sur les domaines de compétence de l'Econ", daté du 13 décembre 2016. Citant le fait que les services financiers basés au Royaume-Uni représentent 40 % des actifs européens sous gestion, 60 % de l’activité européenne de marchés de capitaux, et plus de 1.100 milliards de livres Sterling de prêts à d'autres États membres de l'UE, l’Econ avertit que "l'exclusion du principal marché financier européen du marché intérieur pourrait avoir des conséquences en termes d'emplois et de croissance dans l'UE. Il est dans l'intérêt de l'UE27 et du Royaume-Uni d’avoir un débat ouvert sur ce point". The Guardian conclut que l’Econ considère déterminant pour la santé financière des autres États membres que l'écosystème financier actuel ne soit pas déstabilisé par les négociations sur le Brexit. Le gouverneur de la Banque d'Angleterre (Bank of England), Mark Carney, est arrivé à une conclusion similaire : ayant délivré plusieurs prédictions dramatiques sur les conséquences du Brexit sur le Royaume-Uni, il a récemment concédé qu'il ne considère plus que le Brexit représente le plus gros risque pour l'économie britannique, et en outre qu’"il y a sur le continent des risques à court terme relatifs à la transition plus importants qu'il n’y en a au Royaume-Uni". Il se pourrait bien que les événements politiques aux États-Unis puissent avoir pour conséquence que toutes les parties soient moins disposées à réfléchir à un mouvement des services financiers de Londres à New York. Quelles que soient les raisons de ces changements de comportement, il représentera un soulagement pour les négociateurs britanniques qui, en professant publiquement leurs convictions que l'UE voudrait faire "une bonne affaire" avec le Royaume-Uni post-Brexit, étaient secrètement effrayés par une approche punitive..
TheCityUK est un lobby faisant la promotion de l'industrie des services financiers et des services professionnels connexes britanniques. L'un de ses objectifs est de "soutenir et renforcer la position du Royaume-Uni au sein de l'UE", faisant campagne avec acharnement dans le cadre du Référendum pour le maintien du Royaume-Uni dans l'UE, en mettant en garde, par exemple, que le Brexit pourrait mettre en péril jusqu'à 100.000 emplois dans le secteur des services financiers d'ici à 2020 et entraîner une réduction de la contribution au secteur économique du Royaume-Uni à concurrence de 12 milliards de livres sterling. Cependant, il a récemment publié un article sur le Brexit et les services financiers et services professionnels connexes au Royaume-Uni, ainsi qu'un rapport intitulé "Future UK Trade and Investment Policy: TheCityUK Submission" en ce qu’il salue à travers le Brexit "une occasion sans précédent de réadapter la politique commerciale et d'investissement du Royaume-Uni en tant qu'outil efficace pour maximiser l'accès du Royaume-Uni aux principaux partenaires commerciaux à tous les stades de développement". TheCityUK identifie plusieurs opportunités découlant du Brexit, y compris de nouveaux réseaux d'accords commerciaux et d'investissement, la création d’octrois de liquidité par une banque centrale conformes à la Charia et le développement de la FinTech. Il demande "un accord sur mesure avec l'UE sur les services financiers qui offre un accès mutuel aux marchés, des dispositions transitoires permettant un temps suffisant pour mettre en œuvre les nouvelles relations et l'accès à des travailleurs talentueux". Il souligne l'importance d'un régime de réglementation qui fonctionne pour les utilisateurs de services financiers au Royaume-Uni, dans l'UE et dans le monde. Il préconise des dispositions transitoires, mais curieusement, recommande que le Royaume-Uni, en l’absence d’un tel accord, "prenne des dispositions pour maintenir dans le Royaume-Uni les entreprises de l'UE similaires à celles déjà applicables aux entreprises extérieures à l'UE, et ainsi maintenir le statut de capitale européenne des services financiers de Londres".