6 mai 2020
Face à la crise liée à la pandémie du Covid-19, le gouvernement français et les institutions internationales soufflent le chaud et le froid sur la dette publique africaine.
Lundi 13 avril 2020, le Président de la République Emmanuel Macron appelle à annuler massivement la dette publique des pays d’Afrique. Le 15 avril 2020, cette annonce forte permet à la France d’obtenir de créanciers bilatéraux (G20 et Club de Paris) l’engagement de suspendre jusqu’à fin 2020 le service de la dette de 40 pays d’Afrique. La Banque Mondiale ne prend pas part à cette initiative mais s’associe au FMI, qui approuve un allègement immédiat de la dette de 25 pays à travers le monde. En parallèle, le ministre français de l’économie Bruno Le Maire évoque une « urgence économique absolue » et profite du succès du moratoire pour soutenir la proposition d'annulation du Président, tout en tempérant : « ce sera au cas par cas, et dans un cadre multilatéral ».
Chaque année, un tiers des exportations commerciales de l’Afrique et 13 % des revenus des Etats africains permettent de servir la dette publique. Le niveau des taux d’intérêt réels en Afrique est souvent de plus du double du taux de croissance économique, limitant la création de richesses et freinant inexorablement le développement du continent. Pour autant, peut-on parler de surendettement des Etats africains ? A titre d’éclairage, en 2019, la dette publique ivoirienne représente 37,8 % du PIB, contre 98,8 % pour la France…
Dans ce contexte à la fois technique, politique et médiatique, nous devons nous interroger. Quels sont les réels enjeux pour les Etats africains ? Quels rôles jouent les relations internationales dans les prises de position actuelles ? Quelles sont les positions des gouvernements africains sur le sujet ? Une annulation de la dette est-elle nécessaire et souhaitable ? De quelles dettes et de quels prêteurs parle-t-on ? Une alternative ne serait-elle pas la renégociation des conditions commerciales des dettes publiques, en cohérence avec le profil de risque des pays débiteurs ? Le contexte actuel offre une opportunité unique de mener une réflexion globale et approfondie sur ce débat récurrent.
Gide a organisé un webinar à ce sujet, jeudi 28 avril 2020 de 9h30 à 12h00, animé par Nicolas Jean, avocat associé de Gide, spécialisé en droit financier et financement de projets en lien notamment avec le continent africain, avec de nombreux experts, économistes, financiers et juristes africains et européens. L'objectif principal de ce premier webinar était de donner la parole à des praticiens engagés et aptes à fournir un éclairage pratique et concret, sous le prisme des relations internationales et des enjeux locaux et internationaux, tant d’un point de vue politique, qu’économique, financier et juridique. Nous les remercions chaleureusement.
Sont intervenus lors de ce webinar (par ordre d'intervention) :
>> Cliquez ici pour accéder au webinar :
Le prochain webinar de notre taskforce African Debt aura lieu le mardi 19 mai prochain, de 9h30 à 12h30 sur le thème "Dettes publiques africaines : nouveaux rôles, nouveaux défis pour l'Union Africaine". Stay tuned!